Analyse des effets thérapeutiques d’un atelier d’écriture spontanée dans un centre de jour
Ce travail a été réalisé à partir de plusieurs mois de coanimation entre Flamine de Bonvoisin, (assurant l’intérim de Roland Gohlke) et Erica Francese. Bien que toutes deux psychologues, elles ont cependant un statut différent : l’une faisant partie de l’équipe soignante, et participant à d’autres activités, l’autre intervenant exclusivement pour cet atelier, et donc dissociée de l’institution.
Apres avoir décrit le déroulement de l’atelier, nous réfléchirons à ses effets thérapeutiques à partir de trois axes : la symbolisation, la socialisation, la création/créativité.
Déroulement de l’atelier
Le groupe d’écriture spontanée a lieu le vendredi après-midi, entre 14 heures et 17 heures, dans la salle polyvalente. Il fonctionne depuis septembre 1989.
Les participants (entre 5 et 12), s’installent sur des tapis de mousse disposés en cercle, ce qui permet de se dissocier à toute référence au contexte scolaire, auquel renvoie le signifiant ‘’écriture’’.
La disposition en cercle concrétise un espace rassurant ou chacun peut se sentir en confiance et se laisser aller à exprimer ses pensées.
De même, la situation de groupe est sécurisante en ce qu’elle évite la relation duelle et permet des identifications aux autres. Les participants sont invités à exprimer par le médiateur de l’écriture –et par la du langage- leurs fantasmes et leurs émotions ; et à les élaborer par un jeu d’interrations dans le groupe. Il se créé ainsi un espace potentiel, situé entre le subjectif et l’objectivement perçu. Il nécessite un climat de confiance, maintenu par les dispositifs institués.
L’animation étant non directive, les animatrices favorisent au maximum la participation dans le groupe et sortent d’un role de sujet-supposé-savoir et de thérapeute ; ce d’autant plus qu’elles s’impliquent elles-mêmes dans l’écriture. De plus le fait qu’elles soient deux, et forcement différentes dans leur manière d’être et d’écrire s’oppose à la tendance à élire un style, une façon d’écrire comme modèle à imiter.
Leur rôle est la facilitation à prendre la parole, à écrire, à lire, donc à lever les inhibitions du surmoi, autant que possible.
Pour faire ‘’démarrer’’
l’écriture, un inducteur est choisi ; ce peut être
un mot, une phrase, un son, une image, une sensation…la
consigne est d’associer, aussi librement que possible, a partir
de cet inducteur, durant un temps détermine par en commun ( le
plus souvent entre 3 et 30 minutes). Le choix des inducteurs est fait
par le groupe ; chaque participant peut, s’il le désire,
en proposer. Les animatrices font donc un ‘’tour de
groupe’’ pour recueillir les idées, et font
éventuellement des propositions. Le groupe se décide
ensuite pour un ou plusieurs inducteurs ; la possibilité
d’écrire à partir de tout autre chose étant
toujours maintenue.
Le choix des inducteurs semble fondamental, comme s’ils contenaient la tonalite, et presque la totalité de l’atelier en cours. Nous avons observe qu’ils sont souvent pris a partir des préoccupations contingentes ou constantes, d’événements personnels ou collectifs de la semaine qui ont marque les patients et qui trouvent l’opportunité d’être travailles à travers les textes et/ou discussions qui suivent.
Des techniques dites ‘’jeux d’écriture’’, visent à stimuler la créativité afin d’apaiser la tension présente dans l’inhibition et l’angoisse, et afin de faire émerger les fantasmes sous une forme communicable. Le jeu de la ‘’feuille tournante’’ où chacun écrit une ou plusieurs phrases pour continuer le texte qui lui parvient du voisin avant de la passer a l’autre voisin, est depuis l’un des favoris du groupe actuel, après une production de textes individuels. Cela a permis aux participants qui ont beaucoup de difficultés à écrire un texte de s’exprimer grâce à l’anonymat des feuilles collectives et à l’aspect ludique, ‘’pas sérieux’’ de cette forme d’écriture.
Ensuite a lieu la lecture ; il est possible de ne pas lire, de ne lire qu’une partie du texte, de faire lire par un autre. Après chaque lecture, les participants peuvent ‘’résonner’’ aux écrits des autres, et recevoir des feed-back, remarques, interprétations, questions….Les jugements de valeur, sont, dans la mesure du possible, évités.
Les demandes par rapport aux textes des autres peuvent revêtir différentes formes, depuis la demande d’une seconde lecture, en passant par des analogies (un autre écrit de la même personne, a celui d’un autre participant), des commentaires par rapport à la syntaxe, à certaines images, aux phrases précédant ou terminant la lecture, etc.…..
Toutes les formes de textes, qu’ils respectent ou non la grammaire, la syntaxe etc.. sont accueillis, la confrontation après lecture avec le groupe permettant de distinguer ce qui revient à la langue commune – référence à la réalité extérieure partagée—des écarts subjectifs qui ne s’insèrent pas dans le système des représentations collectives.
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