Sylvianne Spitzer
Expert Psychologue du Travail
Diplômée de Criminologie appliquée à l'expertise mentale
Diplômée de Criminalistique
De l'Université Paris V
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Ni suicides, ni meurtres : les décès par autoérotisme

Article paru dans la revue "Forensic", décembre 2000




Sylvianne Spitzer

Expert Psychologue du Travail

Diplômée de Criminologie appliquée à l'expertise mentale

Diplômée de Criminalistique

De l'Université Paris V













La pratique de la suffocation et/ou de la strangulation dans un contexte auto-érotique (masturbation) est un acte plus dangereux qu'il n'y paraît et peut donner lieu à des décès controversés. En effet, les forces de l'ordre considèrent en général ces décès comme des meurtres jusqu'à preuve du contraire. Sans compter les répercussions psychologiques pour la famille du décédant. Ces décès surviennent en général pendant des jeux solitaires ("asphyxie autoérotique").


Ces cas intéressent peu les professionnels comme le public. Ce désintérêt peut être attribué à une mauvaise interprétation de la situation (suicide ou homicide plutôt qu'accident), un accueil positif à tout type d'activité sexuelle consentie et une répugnance à reconnaître les dangers concomitants à certaines activités sexuelles (par exemple "bondage"/asservissement) et le tabou social relatif aux décès survenus durant une activité sexuelle.

Le profilage criminel

Article paru dans la revue Forensic", août 1999

"Quiconque combat les monstres

doit s'assurer qu'il ne devient pas lui-même un monstre,

car, lorsque tu regardes au fond de l'abysse,

l'abysse aussi regarde au fond de toi"

Nietzsche



Dès 1886, Krafft-Ebing est le premier a souligner les correspondances possibles entre les perversions sexuelles et les crimes et délits. Son objectif est "la recherche de troubles intérieurs susceptibles d'éclairer le forfait". La technique de « profilage psychologique » sera développée vers 1950 par James A. Brussel, psychiatre américain, afin de faciliter l’arrestation des meurtriers. Il a établi le profil de "Mad Bomber" à New York avec beaucoup d'acuité. Bien que la police ne l'aie jamais consulté sur une affaire, James Brussel n'était pas étranger au monde de la folie criminelle. Il a écouté la version de la police, étudié les photographies des bombes non explosées et lu les lettres de l'agresseur écrites en lettres capitales. Le sexe du poseur de bombes ? Il assure que c'est un homme, comme la plupart des poseurs de bombes. Son manque d'attention pour la vie des autres ne peut qu'être le signe d'une personne souffrant d'une manie de persécution : paranoïa. Correction, paranoïa chez un sujet d'âge moyen. Pourquoi ? Parce que la paranoïa rentre dans sa phase dangereuse chez les patients vers 35 ans. Quant aux messages, chaque lettre y est méticuleusement tracée en capital et exprime une personnalité extrêmement polie, très dangereuse. Il le voit comme une personne solitaire, d'une taille moyenne avec une constitution athlétique (ceci est une caractéristique statistique de la plupart des paranoïaques), qui vit seul ou avec une femme non mariée plus âgée que lui - une tante peut-être ou une sœur. La phraséologie utilisée suggérait un émigrant américain, et du fait de son âge, un homme issu de parents immigrants qui avaient appris l'anglais dans des livres de l'époque victorienne. Il décida qu'il était issu d'une première génération slave (slave du fait d'avoir choisi des bombes comme arme). En combinant caractéristiques comportementales avec probabilités statistiques, s'appuyant sur une compétence professionnelle et non sur l'intuition, il a ouvert la voie aux investigations futures.

De la psychologie du travail à la criminologie d'entreprise



Dans un accès de colère, il tire sur son collègue. Pris à partie par son contremaître, il lui assène un coup de cutter. Surprise à la sortie de l'atelier : elle cachait des cassettes sous ses vêtements. Licencié, il se venge en mettant le feu à l'atelier principal. Perte de motivation à son travail : elle avoue à sa collègue avoir subit des avances sexuelles de la part de son chef de service. Cadre avec 15 ans d'ancienneté, il détournait des informations. Son contrat n'ayant pas été renouvelé; il se venge en propageant un virus dans le système informatique. Pour ne pas craquer, certains cadres se droguaient …


Ces scènes pourraient avoir fait la une de nos journaux nationaux. Il n'en n'est rien. Pourtant ces situations existent et ne sont pas si rares. Leur point commun ? Se situer dans le cadre de l'entreprise.


Que viennent donc faire des psychologues du travail dans le domaine de la criminologie, domaine jusqu'alors réservé aux psychiatres et aux psychologues cliniciens ? Eh bien ces derniers ne sont que rarement présents dans les entreprises. Les psychologues du travail sont, de par leur positionnement en interne, confrontés à des situations auxquelles ils ne sont guère préparés. Notre formation nous axe sur la gestion des ressources humaines. Nos missions ? Principalement le recrutement, la gestion des carrières, la formation, le reclassement, l'analyse des conditions de travail. Nos instruments ? Les tests psychométriques, les entretiens et les mises en situation. Alors quelle place pour la psychologie criminelle ?


Jusqu'à présent, en cas de vol, de sabotage, d'incendie, de harcèlement, les entreprises ne font appel qu'à des intervenants extérieurs tels que les agents privés de recherche et les enquêteurs d'assurance et uniquement dans les buts des démasquer le coupable ou de vérifier les allégations des prétendues victimes. Des enquêtes discrètes sont menées, entretiens mais aussi écoute des rumeurs autour de la machine à café. Mais quelles sont les répercussions pour les victimes et pour l'entreprise ? Et surtout qu'en est-il des raisons de tels agissements de la part de ces "employés-déviants" ? Cela personne ne s'en préoccupe dans les PME/PMI où les services dits "sociaux" sont inexistants.


La "criminologie d'entreprise" est un domaine bien développé aux Etats-Unis et en plein essor au Canada. En France, toutes les scènes décrites dans mon introduction n'existent pas. Tout du moins, elles semblent ne pas être réelles. Un tabou est toujours prévalent : dans les entreprises françaises, il ne se passe rien de criminel… Aucune statistique n'est là pour le préciser, sauf au sein des assurances qui se gardent bien de les diffuser. Pourtant tout psychologue en entreprise vous le confirmera, les vols, les sabotages, les vengeances, les harcèlements -moral comme physique- sont monnaie courante.


Qu'en est-il des "employés/agresseurs" ? En ce qui concerne les fraudes en interne, elles sont généralement commises par des employés, hommes ou femmes, en place depuis fort longtemps et digne de toute confiance. Ils sont à l'aise dans l'entreprise, connaissent tous les rouages, ont développé de bonnes relations avec tous les services et principalement avec les services de sécurité informatique et perçoivent un salaire qui ne permet pas d'imaginer de tels actes. Dans le cas des homicides, on ne peut que se fonder sur les données américaines : c'est généralement un homme, d'environ 30 ans et en situation de grief à l'égard de son entreprise qui est mis en cause. Quant aux vols, ils restent l'apanage des femmes.

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