La dynamique de groupe source d’identité et
de représentation de soi.
Sylvain Lecoin
L’idée que le soignant doit avoir une vigilance toute particulière envers lui-même dans la relation avec le patient afin de reconnaître ce qui est attribuable à sa propre problématique, et de prévenir toute interférence de celle-ci dans le soin a largement fait son chemin depuis quelques années[1][2]. Cette vigilance est rendue possible par un travail sur soi abouti, permettant une entière disponibilité du soignant à son patient.
Travail sur soi, le mot est lâché! Effrayant parce qu’il évoque un investissement personnel pouvant être douloureux[2][3] et remettre en question certaines de nos certitudes, ce travail spécifique de soi sur soi est cependant de plus en plus reconnu par les professionnels de la santé.
Ainsi ces derniers ressentant la nécessité de prendre en compte la dimension relationnelle dans leur pratique quotidienne se réunissent de plus en plus lors de conférences ou de séminaires sur ce thème, ou encore lors de groupes de parole, de supervision ou de groupes Balint.
Initialement essentiellement destinées aux seuls médecins[3][4], ces formations professionnello-personnelles se sont largement démocratisées, et s’adressent désormais à un panel très large de professionnels[4][5]. Lors de ces groupes, l’attention est portée non plus sur la seule maladie, son diagnostic et son pronostic, mais sur la personne malade ou souffrante et la relation existante avec le professionnel en question. De ce fait cette démarche tend à affirmer la place du soignant dans la problématique qu’entretient le patient avec sa maladie et l’institution médicale. Acteur et figurant de l’histoire de ce patient, le praticien exprime toutefois également dans ce “ jeux ” avec le patient, son propre fonctionnement, ses angoisses et ses défenses, ses fantasmes et son histoire personnelle et professionnelle...................
(Ce document fait 5 pages)[1][2] Balint (1967), Dufour (1992), Sapir (1996) et Winnicott (1947, 1971) ont notamment contribué, par leurs écrits, à ce développement.
[2][3] L’étymologie même du mot évoque la souffrance : travail du latin trepalium, instrument de torture utilisé au Moyen Age.
[3][4] A l’origine Balint organise ses fameux groupes à l’attention stricte de médecins de Budapest, sa ville natale, afin de discuter de leurs patients.
[4][5] Actuellement, les groupes Balint, tels que les organise l’Association de Recherche et d’Etude pour la Formation à la Fonction Soignante (AREFFS), comptent des praticiens exerçant dans plus d’une vingtaine de professions, allant du médecin généraliste traditionnel aux spécialistes de la médecine (gynécologues, dermatologues, chirurgiens...), en passant par des psys de tous les horizons (psychiatres, psychanalystes, psychologues, psychomotriciens...), sans oublier les infirmiers et aides soignants qui constituent un contingent de plus en plus important
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