ECOLE DES
PSYCHOLOGUES PRATICIENS
UNIVERSITE CATHOLIQUE
DE PARIS
23, rue du
Montparnasse
75006 PARIS
MEMOIRE-THESE DE RECHERCHE
En vue de l’obtention du
DIPLOME DE PSYCHOLOGUE
----TITRE DU MEMOIRE
----
Etude la corrélation
entre les difficultés d’insertion professionnelle des jeunes et les failles de
l’imaginaire, de l’espace potentiel et
de la capacité de jeu
Effectué sous la direction du professeur : Madame Gatellier-Deschanels
Par : Fernandez David
Promotion 2000
Option : justice
Date de naissance : 07/05/77
Lieu de naissance : Santa Maria (Brésil)
Classification informatique : Travail, Imaginaire, jeu
Jury de soutenance : ----------------------------------------------------
Paris, le ----------------------------------------------------
Sommaire |
Introduction p 4
Chapitre 1 : définitions du travail p 7
1.1 Qu’est-ce qui
différencie le travail d’autres activités,
comme le jeu par exemple ? p
7
1.1.1 Définitions p
7
1.1.2 Le concept de responsabilité p
9
1.1.3 Complémentarité du jeu et de la situation de travail p 10
1.2 Le travail :
entre castration symbolique et réalisation
phallique p 11
1.2.1 Travail et castration symbolique p
11
1.2.2 Travail et réalisation phallique p
13
1.2.3 Choix et travail p
15
Chapitre 2 : quelques archétypes du travail p 16
2.1 Le travail comme moyen de survie p
17
2.2 Le travail comme expression du désir p 18
2.3 Le travail comme rapport de force p
20
2.4 Le travail comme mode de réalisation personnel
et spirituel p
23
2.5 Les sociétés modernes : égalité et compétition p
25
Chapitre 3 : Failles de l’imaginaire dans le système
social :deux
points de vue complémentaires p
29
3.1 Le culte de la performance p
29
3.2 Un imaginaire remis en cause : le « symbolique
virtuel » p
31
Chapitre 4 : Imaginaire et imaginaires p 34
4.1 Naissance de l’Imaginaire p
34
4.2 Le nécessaire champs de l’illusion p
39
4.3 L’imaginaire comme compromis et tampon avec
la réalité p
42
Chapitre 5 :Hypothèses p 47
Synthèse des hypothèses p
51
Chapitre 6 : présentation du protocole de recherche p 52
6.1 population étudiée p
53
6.2 Lieux de rencontre p
53
6.3 Contacts avec les professionnels p
55
6.4 Observations générales sur la population étudiée p 56
6.5 Eléments contre-transferentiels généraux p
58
6.6 Population p
59
6.7 Protocole de recherche p
61
Chapitre 7 : étude des protocoles p 63
7.1 Sophie p
64
7.2 Delphine p
69
7.3 Nathalie p
75
7.4 Xavier p
80
7.5 Nadia p
86
7.6 Alexandre p
94
7.7 Eric p
100
Chapitre 8 : Analyses transversales et conclusions p
106
8.1 Synthèse des études de cas p
106
8.2 Limites de l’étude p
115
8.3 Conclusions p
116
Bibliographie p 121
Annexes p 122
Introduction
L’importance du
travail dans nos sociétés modernes, industrialisées n’est plus à démontrer. Cette importance se reflète dans la législation
du travail, qui a accordé tout au long de ce siècle une protection croissante
aux travailleurs.
Il semble que le
travail soit actuellement en train de changer de statut : certains
chômeurs se plaignent que leur travail est trop souvent insuffisamment payé,
qu’ils gagnent plus d’argent en restant au chômage ; Autre phénomène
social, le succès des agences d’intérim montre la valorisation progressive de
métiers de courte durée qui étaient auparavant considérés comme précaires, même
si le CDI reste malgré tout la référence de base.
De la société du
travail, en contradiction avec cette dernière, est née la société de loisirs.
Les générations présentes et à venir auront certainement un regard nouveau et
plus d’exigences par rapport à leur travail, ce qui est souvent une source de
conflits importants. Nous aurons certainement beaucoup à apprendre des
générations à venir.
Enfin, on peut se
poser la question, par rapport à ces différents éléments, de la place du désir,
du rêve par rapport au travail chez ces nouvelles générations. Le travail
est-il le contrepoids du loisir, comme le déplaisir vient s’opposer au
plaisir ? S’agit-il de l’éternelle opposition du principe de réalité avec
le principe de plaisir ?
Mon expérience professionnelle en PAIO (mission locale) et en club de
prévention spécialisé m’a poussé à m’intéresser au travail des jeunes, aux
difficultés qu’ils pouvaient rencontrer dans leur insertion professionnelle.
J’ai remarqué que certains mettaient sans cesse en échec – pour des raisons en
apparence diverses – toutes les tentatives faites pour les aider. Il semble
qu’ils n’arrivent pas à trouver une place dans le monde du travail, mais ce qui
frappe le plus, c’est la description qu’ils en font : le monde du travail
est pour eux un univers froid et obscur.
Pourquoi se sont-ils construit cette représentation du travail ? Même si les
situations de travail se ressemblent, il y a tout un champ de possibles dans le
monde professionnel comme ailleurs. Et si la reconnaissance de ce champ des
possibles favorisait l’insertion professionnelle en introduisant la dimension
imaginaire au sein du travail? L’idée de ce mémoire est donc d’étudier le
parcours et les problématiques de quelques jeunes en situation de rupture
professionnelle afin d’apporter une ébauche de réponse à cette hypothèse.
Avant de commencer,
j’aimerais illustrer notre problématique par deux réflexions : la première
est littéraire et nous est apportée par Montaigne (Essais 1, Folio classique,
1965, Paris, p 81) qui parle ainsi de l’oisiveté :
« Si on ne les [les esprits humains] occupe à certain sujet, qui les bride et les contraigne, ils se jettent déréglés, par-ci par-là, dans le vague champ des imaginations. (…) L’âme qui n’a point de but établi, elle se perd : car comme on dit, c’est n’être en aucun lieu, que d’être partout. »
Montaigne, Essais (livre 1)
A travers cet réflexion, se posent des bases essentielles à notre
réflexion : la distinction entre imaginaire et imaginaires ainsi que la
question de la frustration induite par le travail. Qui doit être au départ à
l’origine de la contrainte ? Nous tenterons de répondre à ces questions
ultérieurement.
La deuxième réflexion est tout aussi importante et part d’une observation
que j’ai faite, observation d’une grande banalité : En allant
acheter du tabac, un jour de grande chaleur, un des serveurs du bar est en
train de faire le ménage, ce qui étant donné les conditions et l’heure assez
avancée de la journée lui semble assez laborieux. Au bout d’un moment il
s’arrête, me regarde et me dit en rigolant : « c’est difficile là, je
crois bien que c’est l’heure de la sieste ! il
rigole alors, avant de se remettre finalement à travailler. Cette situation très simple témoigne d’une aptitude à jouer avec le
contexte, qui permet à l’individu d’exprimer et d’évacuer un état de tension
interne tout en restant adapté à sa tâche.
Ces deux pistes de
réflexion seront le centre de notre problématique et de nos hypothèses. Nous nous interrogerons ensemble sur la place que peut avoir
l’imaginaire et la capacité de jouer (tel que l’a défini Winnicott) dans
l’aptitude à travailler en général mais plus particulièrement chez des jeunes
ayant un parcours professionnel très instable.
Nous commencerons par nous pencher de manière générale sur la
définition du travail. Qu’est-ce en effet que le travail ?
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