Fonction psychique du groupe
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Enfants-parents
Soazig GUERIN
D.U. de PSYCHOPATHOLOGIE du BEBE
Université Paris XIII Professeur M.R. MORO
U.F.R. Santé, Médecine, Biologie Humaine de Bobigny Valérie PLARD
Département de Psychopathologie Clinique
de l’Enfant et de l’Adolescent (Pr M.R. MORO)
Année 2003-2004
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION p.4
I. L’ACCUEIL ENFANTS-PARENTS : UN ESPACE GROUPAL p.7
I.1. Les lieux d’accueil enfants-parents p.7
I.1.1. La Maison Verte, modèle de réflexion p.7
I.1.2. Du jardin oedipien au jardin social p.14
I.1.3. Pré-requis théoriques pour accueillir les enfants et leurs parents p.17
I.2. Théories psychanalytiques du groupe p.34
I.2.1. FREUD et les prémices d’une théorie psychanalytique du groupe p.34
I.2.2. W.R. BION et sa topique groupale p.37
I.2.3. D. ANZIEU, le groupe et l’inconscient p.42
I.2.4. L’appareil psychique groupal p.46
I.3. Problématique et hypothèse p.51
II. phenomenes de groupe au relais ouvert p.54
II.1. Méthodologie p.54
II.2. Présentation du Relais Ouvert p.56
II.3. Présentation des situations p.59
II.3.1. Le départ d’Aurélia p.59
II.3.2. L’endormissement d’une nounou p.62
II.3.3. Construction d’un groupe autour d’une maman p.65
II.3.4. Récit difficile d’une maman p.68
III. ANALYSE p.71
III.1. Déchirure de l’enveloppe psychique groupale p.72
III.1.1. Absence d’une des accueillantes p.72
III.1.2. Le moment du départ : déchirure de l’enveloppe groupale p.75
III.1.3. Départ difficile et accaparement des accueillants p.76
III.1.4. La fuite p.77
III.1.5. Conclusion p.79
III.2. Groupe et représentations fantasmatiques p.80
III.2.1. Fantasme autour de ces enfants p.80
III.2.2. Représentations difficiles p.81
III.2.3. Départ du groupe p.84
III.2.4. Conclusion p.86
III.3. Groupe et exclusion p.88
III.3.1. Ambivalence par rapport au Relais Ouvert p.88
III.3.2. Leader du groupe p.90
III.3.3. Conclusion p.92
III.4. Fantasmatique orale p.94
III.4.1. Oralité au Relais ouvert p.94
III.4.2. Réunion autour du goûter p.96
III.4.3. Conclusion p.99
CONCLUSION p.100
BIBLIOGRAPHIE p.103
INTRODUCTION
Je
suis psychologue clinicienne et j’exerce dans un relais
Enfants-Parents depuis 3 ans, à Montrouge, où je
pratique deux activités très différentes :
je suis accompagnante dans le cadre de rencontres médiatisées
et accueillante au Relais Ouvert, lieu d’accueil
Parents-Enfants, inspiré de la Maison Verte de F. DOLTO.
Pendant longtemps, mon activité psychique, au niveau professionnel, était accaparée par les rencontres médiatisées et les familles que j’y suivais, les mouvements contre-transférentiels étant très forts.
Le lieu d’accueil parents-enfants, tel que le définissait F. DOLTO (nous reviendrons plus loin sur une définition plus précise), est un lieu de détente et de loisirs pour les enfants et leurs parents ; il l’était pour moi aussi, comme un endroit où les bébés me « ressourçaient » des rencontres médiatisées.
Aujourd’hui, j’ai pu analyser et comprendre ce que je vivais lors des rencontres médiatisées et ainsi prendre un peu plus de distance. Mon esprit était alors plus libre pour pouvoir m’intéresser plus précisément à cet accueil et essayer d’élaborer ce que je pouvais y vivre.
Sont survenues alors nombre de questions diverses, sur ma pratique d’accueillante, sur les situations cliniques auxquelles j’étais confrontée, et c’est ce qui m’a motivée à m’inscrire à ce D.U. de Psychopathologie du bébé. Je n’attendais pas de réponses à mes questions, mais une possibilité de me donner les moyens d’y répondre, en approfondissant mes connaissances théoriques.
Devant le succès de la Maison Verte, dès le début des années 80, de nombreux lieux d’accueil Enfants-Parents s’ouvrent, adoptant et adaptant la théorie de F. DOLTO.
Le Relais Ouvert est donc un lieu qui s’inspire de l’esprit de F. DOLTO. Ouvert depuis 5 ans, il accueille des enfants de 0 à 4 ans, accompagnés de leurs parents, ou de tout autre adulte qu’ils connaissent bien, avec lequel ils restent tout au long de l’accueil.
Ce lieu est d’une richesse clinique importante, lieu privilégié pour observer et essayer de comprendre les interactions parents-enfants. C’est en effet un lieu où se jouent beaucoup de situations et d’interactions, accompagnées de sentiments contre-transférentiels et de contre-attitudes très forts.
Cependant, malgré l’expansion de ces lieux, les travaux cliniques et théoriques restent encore peu nombreux et pourtant, les questions que suscitent le travail d’accueil et la position d’accueillante sont très nombreuses.
Les principaux travaux concernant ces lieux d’accueil traitent principalement des relations enfants-parents. Cependant, personnellement, j’ai pu observer de nombreuses situations que je n’ai pas pu comprendre et donc face auxquelles je ne savais pas comment réagir et encore moins, dans un lieu où la parole est maîtresse, qu’en dire. Ces situations ont ainsi mis en question ma position d’accueillante.
Les situations auxquelles je fais allusion concernent des « mouvements de groupe ». Certes, comme nous le verrons, F. DOLTO a posé la socialisation comme un des trois buts des lieux d’accueil, et pourtant, ce thème de l’aspect groupal n’est quasiment pas abordé, et donc les écrits quasiment inexistants. Alors qu’il me semble que pour pouvoir comprendre ce qui peut se jouer pendant les accueils, il faut aussi s’intéresser aux multiples interactions qui se jouent, non seulement celles de la dyade composée par l’enfant et son parent, et l’accueillant, mais aussi entre les enfants entre eux, les adultes entre eux, les enfants et les autres adultes, les parents et les autres enfants.
C’est pourquoi j’ai décidé de traiter dans ce mémoire de la notion de groupe dans les lieux d’accueil, et quelle place l’accueillant(e) peut jouer dans ce groupe particulier.
Comme je l’ai dit, il n’y a pas d’écrits sur la dimension groupale des lieux d’accueil enfants-parents.
Il me faudra donc traiter dans un premier temps de façon distincte des aspects théoriques des lieux d’accueil, et ensuite je reprendrai de façon non exhaustive les principales théories concernant le groupe d’un point de vue psychanalytique.
Après être revenue sur cette littérature que j’articulerai à la dimension clinique des lieux d’accueil enfants-parents, je pourrai poser précisément la problématique que je souhaite développer et l’hypothèse que je propose sur la fonction psychique que peut jouer le groupe dans ces accueils et le rôle qu’y jouent les accueillants.
Pour infirmer ou confirmer mon hypothèse, je présenterai alors plusieurs observations, que j’analyserai ensuite et desquelles j’essayerai de tirer certaines conclusions.
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