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00036462




UNIVERSITE Jean René 6

Département de Psychologie



TRAVAIL D’ETUDE ET DE RECHERCHE DE MAITRISE

EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE

Année universitaire 2000-2001

L'EMPATHIE, L'IDENTIFICATION ET L'ALTERITE

EN QUESTION(S)

Entretiens avec des soignants.

Par : Thibault Lawny

SOMMAIRE

Introduction 3

.IPrésentation des conditions de réalisation du mémoire. 3

.1Une population spécifique 3

.aDéfinition du traumatisme crânien 3

.bConséquences neuropsychologiques 3

.2Aperçu des troubles psychiques du traumatisé crânien 4

.aTraumatisme psychique 4

.bTroubles psychiques dans l’évolution du traumatisme crânien 5

.cStatistiques 6

.dPronostic 7

.IIPrésentation de l'intérêt du thème de ce mémoire. 7

Problematique 9

Premiere partie : approche theorico-clinique 12

.ILe transfert placentaire 12

.IILa relation d’objet 13

.1Définition de la relation d’objet dans le vocabulaire de la psychanalyse 13

.2La relation d’objet selon S. Freud : 13

.aL’origine de l’objet selon S. Freud en 1915 13

.bL’objet, entre perception et fantasme 14

.cPlace et rôle de l’objet dans l’économie psychique : 15

.3L’objet, autrui et soi 16

.4Extrait d’entretien avec B 17

.5Extrait d’entretien avec D : 18

.IIIL’empathie 19

.1Qu'est-ce que l'empathie. 19

.2L'empathie chez C. Rogers 19

.3L'empathie chez J. Sandler 21

.4Confrontations des théories 22

.5Illustration clinique. 22

.IVLes mécanismes de défense 24

.1Qu'est-ce qu'un mécanisme de défense ? 24

.aSelon le dictionnaire de la psychologie 24

.bSelon le vocabulaire de la psychanalyse 24

.2L’identification 24

.aIntroduction 24

.bL’identification temporaire selon E. Jacobson. 25

.cL’identification originaire et le mythe de la horde primitive. 25

.dL'identification primaire ou narcissique 28

.eL'identification secondaire 31

.3L'identification projective 33

.aDéfinition 33

.bSelon M. Klein 34

.cSelon W.R. Bion 35

.4Illustration clinique de l'identification. 36

deuxieme Partie : recherche 38

.IHypothèse 38

.IIMéthodologie 39

.1Les observations directes préparatoires. 39

.2L'entretien semi-directif 39

.IIIMatériel recueilli aux entretiens semi directifs 41

.1Choix de présentation du matériel recueilli 41

.2Présentation et analyse des entretiens. 41

Synthèse et questions de l'entretien 1 41

.aEntretien 2 avec B. (soignant) : 42

Synthèse et questions de l'entretien 2 42

.bEntretien 3 avec C. (soignant) 42

Synthèse et questions de l'entretien 3 42

.cEntretien 4 avec D. (soignant) 43

Synthèse et questions de l'entretien 4 43

.dEntretien 5 avec E. (soignant) 44

Synthèse et questions de l'entretien 5 44

.3Critiques méthodologiques 45

.4Synthèse 45

.aDe l'identification à l'indifférenciation partielle 46

.bLe cœur narcissique de l'objet ou la question du double 46

.cIdentification et ressemblances 46

.dProjection et identification 47

.eLes limites de l'identification 48

.fIdentification et inconscient 48

.gIdentification et agressivité 49

.hUn exemple à part de l'agressivité inconsciente 49

Conclusion 51

bibliographie 53

Introduction

Présentation des conditions de réalisation du mémoire.

J'ai effectué mon stage au sein d’un centre sur une durée d'un an et demi, à raison d'une à deux journées par semaine avec un maître de stage. . Je lui rendais compte de mes observations qui donnaient lieu à des discussions sur un concept ou une théorie ; elle supervisait également mes analyses cliniques.

.1Une population spécifique

.aDéfinition du traumatisme crânien

"Le traumatisme crânien fermé ou pénétrant est caractérisé par une dysfonction temporaire ou permanente ou une destruction du tissu cérébral (cortex) ou tronculaire provoquée par le contact brusque (accélération, décélération, rotation) entre le tissu cérébral et la boîte crânienne ou un objet pénétrant."1

Cette définition se veut courte, et ne permet pas d'appréhender toutes les conséquences du traumatisme crânien. En effet, le cerveau est un super système de systèmes en réseau. Il existe dans le cerveau des zones hautement spécialisées fonctionnellement et d'autres plus polyvalentes, le tout fonctionnant en réseau. L'étendue du déficit du traumatisme crânien dépend de la localisation de la lésion et de la nature du réseau qu'elle perturbe.

.bConséquences neuropsychologiques

Les conséquences neuropsychologiques sont aussi variées. Toutefois, on peut essayer d'établir une liste non exhaustive des principales déficiences neuropsychologiques. Les troubles concernent des fonctions telles que :

Le langage : aphasie (manque du mot), dysarthrie (défaut d'élocution), pauvreté, stéréotypie, mutisme, aprosodie (perte de l'intonation), hypophonie (volume très bas).

La mémoire : amnésie antérograde (oubli au fur et à mesure) et rétrograde (perte des souvenirs), agnosie (qui entraîne des déficits dans l’identification et la reconnaissance des objets), prosopagnosie (non reconnaissance des visages).

Le raisonnement, l'attention, le domaine visuo-spatial et l’efficience intellectuelle globale sont aussi atteints.

La motricité : ralentissement psychomoteur, difficulté pour réaliser des séquences de gestes simples, hémiplégie, hémiparésie (perte d'efficience musculaire d'une moitié du corps), dystonie (posture anormale du corps ou d'un membre), un syndrome pyramidal (difficulté dans la marche avec une perte d'équilibre).

Le comportement : apathie, apragmatisme, anosognosie, perte des convenances sociales, désinhibition, irritabilité, impulsivité, désorientation temporo-spatiale.

Les sens : cécité, diplopie (vue double), hémianopsie (perte de la moitié du champ de vision), anosmie (perte de l’odorat), agueusie (perte du goût).

L'autonomie : impossibilité de satisfaire de façon autonome les besoins primaires2.

Ces différentes déficiences peuvent générer, quand elles s'enchaînent, des comportements difficilement compréhensibles.

.2Aperçu des troubles psychiques du traumatisé crânien

Pour étudier cet aspect psychique des troubles du traumatisé crânien, je m'appuierai essentiellement sur l'article de Dumont et al. paru dans l'encyclopédie médico-chirurgicale.

.aTraumatisme psychique

"Dans l’approche psychopathologique de l’éveil et du coma, c’est la trace du traumatisme, de l’arrachement d’une partie de soi, d’où s’échappe des réminiscences : impressions relatives à la réanimation, souvenirs isolés de perceptions, d’expériences vécues, d’hallucination, d’une ambiance persécutive. La toute puissance imputée au réanimateur, la menace de mort réelle, la perte du jugement de la réalité peuvent délier les repères identificatoires, démasquer les modes de fonctionnements d’apparence psychotique et rendre compte du vécu persécutif rencontré très fréquemment en post-réanimation"3.

"Dans l’apparente incommunicabilité, des signes fugaces non verbaux témoignent d’une vie relationnelle, le retrait sur soi évoque une analogie à un état autistique. Ensuite dans l’éveil dans l’étrangeté le blessé peut difficilement communiquer ses sensations, comprendre et faire comprendre ses besoins. Ce stade est celui des troubles évoquant des états de dépersonnalisation, des vécus oniriques et hallucinatoires, des comportements d’allure régressive"4.

"Les processus de cicatrisation peuvent emprunter plusieurs voies qui sembleraient pathologiques pour une nosographie classique mais qui sont à envisager comme des mécanismes psychiques défensifs de reconstruction. Il s’agit de processus de régression, de mécanismes de défense archaïques (projection, clivage, déni) se traduisant par des thèmes spécifiques : persécution, transformation corporelle et annihilation, culpabilité et autoaccusation, renaissance et résurrection"5.

.bTroubles psychiques dans l’évolution du traumatisme crânien

Phase d’éveil : "Approche thérapeutique : l’essentiel est sans doute de percevoir dans ces troubles, repérables aussi en terme de désinhibition et de régression, non pas des manifestations pathologiques à combattre, mais bien la tentative d’un sujet à se réunifier, à maîtriser son environnement. Les manifestations sensorielles, cognitives, motrices, relationnelles doivent s’organiser autour de l’émergence du désir d’un sujet encore morcelé. Chacun dans sa spécificité cherche à entrer en contact et à redonner les possibilités d’expression et de communication. Toutes les entrées sensorielles doivent être stimulées en privilégiant des stimulations porteuses de désirs et de sens"6.

Phase de rééducation : "Cliniquement : cette phase est dominée par des productions dépressives, caractérielles, par des troubles du vécu corporel, l’expression de difficultés névrotiques. Parfois on assiste à la persistance d’éléments oniroïdes isolés, issus de la phase d’éveil ou à des réélaborations du vécu sur un mode délirant dans l’interférence avec des troubles intellectuels. Cette phase est en fait celle d’un mouvement de réincorporation de la conscience de soi et du monde environnant et de découverte des handicaps. Pour garder une valeur dynamique à ces manifestations, on peut les analyser en attitude réactionnelle à la réutilisation de défenses psychologiques et aux exigences de la rééducation. Il peut s’agir d’attitude d’opposition passive dans un contexte dépressif, d’opposition active dans des réactions agressives face à l’échec et à la lenteur des progrès. Les attitudes d’inhibition renvoient à un contexte thymique et/ou à un syndrome frontal, les attitudes régressives de dépendance, sollicitent l’autre pour pallier des pertes vécues comme insurmontables, les attitudes de désinhibition associent exaltation moriatique et anosognosie. Les attitudes de déni, d’exigence puériles, voire de négation de l’accident lui-même, expriment particulièrement le mélange d’un désarroi affectif et des troubles cognitifs. On rencontre aussi des attitudes de surinvestissement, de polarisation vigilante sur l’accident et la rééducation dans une visée de maîtrise des difficultés" 7.

.cLes choses sont fluctuantes, se réélaborant dans le temps pour un même blessé : à l’anosognosie peut succéder un mouvement de participation, une labilité émotionnelle, un tableau d’exaltation, puis une prise de conscience douloureuse.

.dbibliographie

Arnoux, D. J. (2002). L'identification à partir de Mélanie Klein et des post-kleiniens. In Danon-Boileau, L., Fine, A., Wainrib, S. (dir.) (2002). Identifications, Paris : PUF, Monographies de la revue française de psychanalyse, pp. 57-70

Balat, M. (1992). Eveil de coma et transfert placentaire. Les cahiers du réseau, 1992, 1. 50-58

Bion W.R. (1962). Aux sources de l'expérience. Paris : PUF, 1979

Blaise, J.L. (1990). Traumatisme crânien, blessure sociale. Mémoire de Diplôme des Hautes Etudes en Pratiques Sociales, Universités de Rennes 2 Brest.

Brusset, B. (1988). Psychanalyse du lien. Paris : Le Centurion.

Chauvel, P. (2002). L'identification dans l'œuvre de Freud. In Danon-Boileau, L., Fine, A., Wainrib, S. (dir.) (2002). Identifications. Paris : PUF, Monographies de la revue française de psychanalyse, pp. 25-45

Coriat A., L'Œdipe, Séminaire de la Société psychanalytique de Paris, Inédit.

Dictionnaire encyclopédique. Paris : Hachette, 1980

Dufrenne, M. (2003). L’esthétique subjectiviste. In Encyclopædia Universalis. Edition 2003

Dumont, Fayol, Leger (1996). Troubles psychiques des traumatisés crâniens. In Encyclopédie médico-chirurgicale, Psychiatrie. Paris : Elsevier, pp 37-520-A-10

Freud, S. (1900). Naissance de la psychanalyse. Paris : PUF, 1969

Freud, S. (1905). Trois essais sur la théorie de la sexualité. Paris : Gallimard, 1962

Freud, S. (1912-1913). Totem et tabou. Paris : Petite bibliothèque Payot, 1965

Freud, S. (1915). Pulsions et destin des pulsions. In Métapsychologie. Paris : Gallimard, 1968, pp. 11-43

Freud, S. (1915). L'inconscient. In Métapsychologie. Paris : Gallimard, 1968, pp 65-122

Freud, S. (1919). L'inquiétante étrangeté. In Essais de psychanalyse appliquée. Paris : Gallimard, 1933, pp. 163-210

Freud, S. (1923). Psychologie collective et analyse du moi. In Essais de psychanalyse. Paris : Petite bibliothèque Payot, 1976, pp. 83-176

Freud, S. (1923). Psychologie des masses et analyse du moi. In Œuvres complètes, tome XVI. Paris : PUF, 1991, pp. 2-83

Freud, S (1923). Le moi et le ça. In Œuvres complètes, tome XVI. Paris : PUF, 1991, pp. 255-301

Frölich, W. D. (1997). Dictionnaire de la psychologie. Munich : Le livre de poche.

Guillaumin, J. (1996). L'objet. Paris : L'esprit du Temps, coll. Perspectives psychanalytiques.

Jacobson, E. (1975). Le soi et les relations objectales. Paris : PUF, coll. Le Fil Rouge.

Laplanche, J. Pontalis, J B. (1967). Le vocabulaire de la psychanalyse. Paris : PUF, Quadrige.

Oppenheim-Gluckman, H. (1996). La mémoire de l'absence. Paris : Masson.

Poussin, G. (1992). La pratique de l'entretien clinique. Toulouse : éd. Privat.

Rogers, C. R. (1968). Le développement de la personne. Paris : Dunod, coll. Organisation et sciences humaines, 1972

Sandler, J., Joffe, W.G. (1967). The tendancy to persistance in psychological function and development, with special reference to fixation and regression. Bull Menn. Clin., 31

Sandler, J. (dir.) (1987). Projection, identification et identification projective. Paris : PUF, coll. Le Fil Rouge, 1991

1 Blaise, J.L. (1990). Traumatisme crânien, blessure sociale. Mémoire de Diplôme des Hautes Etudes en Pratiques Sociales, Universités de Rennes 2 Brest, p. 28

2 Cours de maîtrise de psychologie

3 Dumont, Fayol, Leger. (1996). Troubles psychiques des traumatisés crâniens. In Encyclopédie médico-chirurgicale, Psychiatrie. Paris : Elsevier, pp 37-520-A-10, p. 14

4 Ibid.

5 Dumont, Fayol, Leger. (1996). Troubles psychiques des traumatisés crâniens, op. cit.

6 Ibid.

7 Dumont, Fayol, Leger. (1996). Troubles psychiques des traumatisés crâniens, op. cit.

 

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