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2001/ Paris8-UQAM / Texte CIR 9000

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Représentations et communicationS sociales

Réflexion sur une mise en présence des modèles théoriques actuels


Andreea Gruev-Vintila, Université Paris 5

Résumé. Les représentations sociales et les communications de masse sont liées par un lien constitutif mais occupent des niveaux différents dans l’architecture de la psychologie sociale. Certains auteurs (Moscovici, 1999) soulignent la nécessité de « la mise en relation de la théorie des représentations sociales avec la philosophie de l’esprit ». Ici nous mettons en présence la théorie structurale des représentations sociales et la théorie du contrat de communication, en mettant en évidence le rôle structurant des représentations et le rôle circonstanciel des communications. Nous y tentons une lecture de questions situées à l’articulation des deux et proposons de déceler des éléments de réponse intégratifs qui, sous réserve de validation expérimentale, peuvent contribuer à faire comprendre le fonctionnement de la pensée sociale.


Mots-clés : Représentations sociales, contrat de communication, référence.


Sommaire

  1. Prolégomènes

  2. Représentations sociales et communications de masse

    1. Les représentations sociales

      1. Définitions, contenu et processus

      2. L’architecture d’une représentation sociale

      3. Le modèle structural des Schèmes Cognitifs de Base

    2. Les communications

      1. La théorie du contrat de communication

      2. Les systèmes de communication

      3. Représentations sociales et communications de masse : un lien constitutif

  3. Conclusions

    1. Le rôle structurant des représentations et le rôle circonstanciel des communications

    2. Nommer et représenter

    3. Une discipline et un objet : la psychologie sociale et la communication

  4. Références citées



Représentations et communicationS sociales

Réflexion sur une mise en présence des modèles théoriques actuels

1. PROLEGOMENES


La présente réflexion se construit à l’articulation entre l’approche structurale des représentations sociales et les recherches psycho-socio-pragmatiques sur la communication, fondée par le rôle du langage dans la définition de la réalité sociale (Moscovici, 1961). Elle met en présence la théorie structurale des représentations sociales (Abric, 1976, 1994 ; Flament, 1989 ; Guimelli 1994 ; Rouquette et Rateau, 1998) et la théorie du contrat de communication (Ghiglione 1986, 1995, 1998 ; Ghiglione et Kekenbosch, 1991, 1993 ; Ghiglione et Trognon, 1993 ; Ghiglione, Kekenbosch et Landré, 1995). Leur compatibilité semble soutenir une réflexion récente de Moscovici (1999) sur les raisons de l’indispensable introduction dans le champ d’étude des représentations sociales (cf. infra, 3.2.) de la référence, notion dont la théorie du contrat de communication explique la co-construction et la négociation aux trois niveaux de la complémentarité sociabilité-communication-cognitif (Moscovici, 1992).

Moscovici (1970) formule « comme objet central, exclusif pour la psychosociologie tous les phénomènes ayant trait à l’idéologie [cognitions et représentations sociales] et à la communication, ordonnés au plan de leur genèse, de leur structure et de leur fonction ». Cependant, les réflexions sur les rapports entre ces deux objets de la discipline restent rares - citons ici Moscovici (1961, 1992, 1999), Ghiglione (1995) et Rouquette (1996, 1998b) ; et d’autant moins existe-t-il des travaux expérimentaux sur l’articulation.

Selon Rimé (1984), la communication est « un effort qui vise au partage de la représentation » : l’interaction communicative serait donc sous-tendue par un enjeu. Les recherches psycho-socio-pragmatiques (Ghiglione, 1986 ; Ghiglione et Trognon, 1993) définissent cette notion qu’ils considèrent essentielle pour l’interaction communicative : l’enjeu est de l’emporter sur l’Autre, le persuader, soit le faire partager nos propres représentations. Nous retrouvons la notion d’enjeu, dans les ouvrages des structuralistes des représentations sociales (Moliner, 1996) posée en termes d’identité ou de cohésion sociale et définie comme motivation sine qua non de la genèse d’une représentation.

Lorsqu’elles formalisent l’interaction communicative par la théorie du contrat, les recherches psycho-socio-pragmatiques originent le contrat de communication dans les représentations (« savoirs partagés », « représentations préalables ») et en apportent les arguments expérimentaux. Des résultats regroupés par Ghiglione et Trognon (1993) montrent qu’un locuteur expert dans un domaine construit des discours différents selon qu’il vise à informer des pairs (experts), des étudiants, ou le grand public : le contrat de communication initié par le locuteur est donc déterminé par sa représentation du destinataire.

Qu’en est-il lorsque l’un des interlocuteurs de l’interaction communicative est un groupe défini psychosocialement ? La formalisation du contrat de lectorat (Burguet, 1997 ; Ghiglione, 1998), cas particulier du contrat de communication, répond à plusieurs questions soulevées par les situations de communications de masse. Ainsi, un contrat de communication qui régit une interaction détermine le traitement de l’information effectué par le destinataire. Une expérience de Ghiglione et Kekenbosch (1993) compare la restitution de messages média selon leur contenu. Les résultats montrent que la restitution du contenu, loin d’être une reproduction fidèle de ce dernier, traduit l’interaction entre le contenu du message média et les représentations préalables des sujets (les éléments suractivés de la représentation sont restituées plus fréquemment que d’autres éléments présentés par le message).

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