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UNIVERSITE PAUL VALERY - MONTPELLIER III

UFR V - SCIENCE DU SUJET ET DE LA SOCIETE

Département de Psychologie




Mémoire de maîtrise

de Psychologie Clinique





Le symptôme de l’enfant,

incarnation

d’une parole PARENTALE manquante

Tentative d’apport à la théorie lacanienne

sur le sinthome





Présenté par : Perrine JEANGIRARD

Directeur de mémoire : Mme GUEYDAN

Dans le cadre du TER III dirigé par : M. MARTINEAU




- Session juin 2001 -




La commission pédagogique de la section psychologie de l’Université Paul Valéry, en limitant le volume du mémoire de maîtrise à 30 pages (hors annexes, page de garde, sommaire et bibliographie) impose à chaque étudiant des exigences de rigueur et de précision.

Dans l’esprit d’une publication scientifique (article de revue spécialisée ou chapitre d’ouvrages), il est demandé aux auteurs de spécifier leur matériel théorique, de présenter le corpus de données de manière synthétique et/ou en sélectionnant les éléments les plus signifiants, en référence à la problématique ainsi qu’à la méthodologie clairement identifiée.

La construction du document ainsi que sa lisibilité devrait bénéficier du soin apporté à satisfaire les critères.



Je souhaite remercier tous ceux qui m’ont aidée à cheminer durant mes études, ainsi que ceux qui m’ont guidée lors de la rédaction de ce mémoire.


Je remercie ma directrice de mémoire, Madeleine GUEYDAN, pour sa patience, et la pertinence de son questionnement.


Je remercie tout particulièrement mes garantes de stages pour leur accueil, leur soutien, leur confiance et leur amitié :

Marie-Laure ROMAN, qui m’a offert une si grande place au sein de sa pratique clinique, me confortant dans mon désir de devenir psychologue clinicienne.

Monique BERTRAND, pour ses paroles si précieuses m’ayant permis de prendre ma place de stagiaire auprès d’elle.

Miette VIALLET, pour son écoute, l’apport de ses réflexions et de son savoir clinique.

Simone MOYEN, pour la place qu’elle m’a offerte au sein de l’association, et ses encouragements.

RESUME


Le symptôme de l’enfant, garant de l’équilibre psychique de l’un de ses parents, peut-il être représenté topologiquement selon le schéma lacanien du sinthome, suppléance permettant aux trois cordes représentant les catégories du réel, du symbolique et de l’imaginaire de garder un aspect pseudo-borroméen ?

Après avoir étudié la relation mère-enfant selon Winnicott, j’ai orienté ma recherche sur la place et la fonction du père au sein de cette relation dyadique selon Lacan.

Quel est alors le rôle du psychologue clinicien lors des consultations d’enfants ?

1) Aider la mère, par l’acte de parole, à désirer ailleurs qu’en la place de l’enfant.

2) Aider le père à se positionner en tant que sujet désirant lui permettant de réanimer le désir de l’autre féminin, et agir ainsi en tiers séparateur.

3) Aider l’enfant à se réorganiser psychiquement, c’est-à-dire à se représenter symboliquement l’absence maternelle.

La mère, prise par des fantasmes reliés à un objet d’amour autre que l’enfant (le père par exemple), et dotée d’une sécurité interne suffisante, pourra transmettre à son enfant une semblable et indispensable sécurité et l’ouvrir à l’altérité. L’enfant ainsi défusionné d’avec la mère, pourra se construire en tant que sujet ayant son propre psychisme et, son symptôme, détaché de son rôle de suppléance du psychisme parental, pourra disparaître. 

Ma recherche est illustrée par trois vignettes cliniques, étudiées selon les trois temps que sont la frustration, la privation et la castration, et découpées selon l’instant de voir, le temps de comprendre et le moment de conclure.


Mots clés : souffrance, transfert, symptôme, sinthome, parole, lien psychique, tiers, castration symbolique, désir.

INTRODUCTION


Dans le cadre de ma formation de psychologue clinicienne, j’ai effectué différents stages au sein desquels il m’a été donné de participer à de nombreuses consultations. J’y ai rencontré des enfants de tous âges, présentant de multiples symptômes, autour desquels s’organise la plainte de leurs parents. Partant de mon observation, j’ai pu mettre en relation ce qui se donnait à voir et à entendre dans le symptôme de l’enfant et dans le discours des parents. Un point commun traverse toutes ces rencontres : une alerte est donnée, amenant les parents à consulter.

L’encadrement médical ne suffit pas à apaiser leur souffrance. Ils s’adressent alors à la psychologue : L’enfant ressent-il leur état d’angoisse ?

Quels sont les mécanismes de la transmission psychique ?


Au départ de ma réflexion, la mère me semblait seule en cause dans l’apparition du symptôme de l’enfant. La première partie de ce mémoire, axée sur la théorie de Winnicott, vient confirmer le rôle prépondérant de la mère dans l’épanouissement psychique de son enfant. En effet, des carences affectives et une insuffisance de soins provoqueraient immanquablement des difficultés psychologiques chez le nourrisson. Celui-ci se développe par des processus d’interaction avec l’environnement. Sa mère, mue par ses intentions conscientes et par ce que lui dicte son inconscient, y joue un rôle privilégié. Par conséquent, si elle est absente, quantitativement déficiente ou qualitativement pathogène, les relations le seront également et l’enfant en souffrira.


Quel est réellement le statut pathogénique des soins maternels et de ses ratés ? L’existence du sujet, ce qui a du sens pour lui et le marque, se réduisent-ils à cet “entre-deux” mère-enfant ? Quel est le poids de ce qui vient de la mère ?

Ce questionnement, guidé par l’œuvre de Lacan, m’a amené a nuancé mon point de vue : la mère n’est plus la principale actrice de l’environnement de l’enfant, ni son unique porte-parole. Car, si sujet-infans ne peut se personnaliser, s’humaniser que par la médiation d’un autre, cet autre n’est pas forcément assimilable à la mère réelle. Peut-être faut-il voir ce rapport autrement qu’une bulle dans laquelle deux éléments s’infléchissent, s’influençent pour le meilleur et pour le pire. C’est chez Lacan que la référence à un tiers est la plus soulignée. Tiers qui défusionne l’enfant et la mère, les délivrant du même coup d’un corps à corps sans limite, de l’imaginaire, tiers garant et soutien du désir du sujet, donnant accès au champ de la parole et du langage.

HYPOTHESE


Mon hypothèse principale est fondée sur l’étude de la théorie du sinthome de Lacan. Il représente le réel, le symbolique et l’imaginaire sous la forme d’un nœud borroméen à trois “ronds”. Lorsque ce nœud se défait, une quatrième consistance, le sinthome sus-nommé, vient le renouer : on parle alors de nouage pseudo-borroméen. Pour ma part, je suppose que le symptôme de l’enfant est ce qui fait lien au sein du nouage pseudo-borroméen de l’un de ses parents.


Si l’on postule, comme le fait Freud, que les symptômes sont des productions de l’inconscient, et si l’on accepte de considérer le corps humain comme le lieu d’expression d’une parole “en souffrance”, les maux de l’enfant peuvent être entendus comme des mots n’ayant pas pu s’exprimer autrement que par le corps.

Les symptômes physiques, ou psychiques, exprimés par les mères, les pères ou leurs enfants peuvent alors être considérés comme des signes transgénérationnels décodables. La souffrance, au sens analytique du terme, est souffrance de parole. Qu’elle soit de corps ou d’âme, elle est toujours souffrance symbolique et le besoin de parole est si réel que le corps peut en être atteint dans son organisation, son fonctionnement et son intégrité. Cette parole peut s’exprimer par le biais du symptôme, en l’occurrence inscrit dans le corps de l’enfant.

Quel est donc le lien entre le symptôme de l’enfant et la souffrance psychique du parent, qui faisait déjà symptôme ? Comment s’opère cette transmission mère-enfant, ou père-enfant ? Quelle est la spécificité du lien existant entre ces deux individus qui permet que le symptôme de l’un soutienne l’équilibre psychique de l’autre ?


La partie clinique essaiera de montrer que le symptôme de l’enfant peut être représenté topologiquement par le sinthome : quatrième rond du nœud borroméen de Lacan. Nous démontrerons que, le quatrième rond, nommé successivement Nom-du-Père, puis sinthome - Freud le nommait réalité psychique - vient renouer le ratage structural du nouage parental.

Dans ce but, les trois cas cliniques que je présenterai évoqueront trois situations de liens possibles entre un enfant et ses parents. Ils sont, à mon sens, représentatifs des nombreuses situations cliniques dramatiques qui ont amené les familles à consulter. J’ai pu y observer le symptôme, signe du principe de répétition à l’œuvre chez tous les humains.

Je n’étudierai pas ici les autres membres de la famille, et il est entendu que lorsque nous parlons de la mère, il est question de l’individu en place de mère, tout substitut maternel faisant office de mère, au même titre que la mère biologique.

 

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